Fév 012010
 

Ce mois de janvier 2010 fut l’un des plus froids des vingt dernières années selon Michel Schneider, ingénieur à la direction de la climatologie à Météo France.
En ce dimanche 31 janvier, cela nous a valu un réveil avec un spectacle féérique. Voici une série de photos qui en témoigne.

Paysage de vignes blanchies par le givre à st Laurent du Bois

Soleil matinal sur un paysage de vignes blanchies par le givre

PS : nous apprécions ces gelées matinales (-8 à -9°C) en cette période de l’année, beaucoup moins au printemps.
Ceux qui se demandent pourquoi peuvent se reporter à cet article du 23 avril 2006.

A suivre, deux macrophotographies où le givre apporte sa touche artistique :

dendrite de glace sur sarment de vigne

Ce sarment de vigne s'est laissé pousser une chevelure dendritique

Givre sur rafle de vigne

La rafle est ce qui reste du raisin une fois les baies récoltées.

Les ceps de vignes eux aussi ont une fin :

Ceps de vigne morts

Après nous avoir donné des raisins pendant de nombreuses années, ces ceps de vigne reposent enlacés

Encore une photo du paysage blanchi par le givre de nos vignes bordelaises :

Givre et brume sur le vignoble de Ballan-Larquette

Une légère brume et un tapis de givre confèrent un aspect inhabituel aux vignes de Ballan-Larquette

Pour finir, narcissique et peu original, voici toutefois un autoportrait du vigneron blogueur dans une allée de vigne recouverte de givre :

Autoportrait du vigneron auteur de ce blog en ombre portée dans une allée de vigne recouverte de givre matinal.

Mon ombre me gênait pour faire des photos, alors zut, autant en tirer parti !

Fév 252008
 

Sean, 25 ans, vient de sortir d’une des meilleures écoles de commerce de Vancouver au Canada.
Son diplôme en poche, il se pose la question fondamentale « que vais-je faire de ma vie ? »

Pour tenter d’y répondre, il se lance dans un projet apparemment un peu farfelu : 52 jobs différents en 52 semaines.

Le 38ième job de Sean Aiken : vigneron dans le nord ouest des Etats-Unis
(photo avec l’aimable autorisation de Sean, au centre)

Pour donner encore plus de sens à cette aventure, il décide que ses employeurs successifs ne lui verseront pas de salaire, mais feront un don à l’association canadienne « abolissons la pauvreté« .
Tout spécialement à la branche qui s’occupe des enfants, car un enfant canadien sur six vit dans la pauvreté.

Sean a -entre autres- exercé les métiers suivants : coach de volley-ball, fleuriste, fermier, chercheur, aubergiste, brasseur, DJ, assistant tatoueur, assistant vétérinaire, publicitaire, barman, moniteur d’escalade, photographe, pizzaiolo, moniteur d’arts martiaux, chiropracteur, astronome, … vigneron, et beaucoup d’autres.

Sean fait son apprentissage vigneron à la Two Mountains Winerie dans la Yakima Valley lors de son 38ième job : il participe aux dégustations, s’initie à la taille, découvre la complexité de notre métier au cours de cette courte semaine, et promet de continuer à former son palais.

Son aventure connait un retentissement extraordinaire de l’autre côté de l’Atlantique, sa renommée atteint maintenant notre pays : Courrier Cadres, Libé, France Info
Il semble avoir passé un excellent moment avec nos confrères vignerons américains.

Trois articles de son blog sont consacrés à notre métier :

Je serai vigneron la 38ième semaine

Ma première leçon de vigneron

Une belle région viticole : la Yakima Valley

Si vous lisez l’anglais, je vous encourage vivement à visiter le site de Sean, prévoyez un peu de temps, c’est vraiment étonnant.

Sean, peut-être ton avenir professionnel croisera-t-il à nouveau le monde du vin ?
En tous cas, tu es le bienvenu à Château Ballan-Larquette si tu viens dans notre région !

Fév 172008
 

La taille de la vigne a-t-elle été inventée par un âne ?
Je ne saurais répondre à cette question, s’agit-il d’une légende ou y-a-il une part de vérité, à vous d’en juger.
La légende raconte qu’un de nos ancêtres vignerons quelque peu négligent a un jour laissé son âne brouter ses vignes.
Il aurait observé que les vignes broutées par l’âne avaient produit des raisins plus beaux et plus abondants qu’à l’habitude : il a donc eu l’idée de renouveler l’opération et ainsi inventé la taille de la vigne.

En tous cas, de nos jours, on ne saurait confier cette délicate opération à ce sympathique mammifère.

La taille de la vigne est en effet une opération minutieuse, technique, de la plus haute importance tant pour la qualité de la récolte que pour la pérennité de la vigne.

En taillant, Ida pense à la future récolte et au devenir du cep de vigne.
Remarquez le gant de la main gauche muni de coques de protection métalliques.

Les opérations de taille se déroulent dans notre région de mi-novembre (lorsque les premières gelées ont fait tomber les dernières feuilles) à mars.
Bien qu’un dicton de vigneron dise « taille tôt, taille tard, rien ne vaut la taille de mars », nous commençons Continue reading »

Juin 182007
 

Orages ou averses sont particulièrement fréquents depuis quelques semaines.

Nous avons eu pour l’instant plus de chance que nos collègues de Saint Mont et d’autres vignobles fortement touchés par la grêle.


Plusieurs fois par semaine depuis un mois, pluies et orages font trembler les viticulteurs bordelais : risque de grêle, risque de maladies.

Les fortes et fréquentes précipitations des dernières semaines génèrent pression mildiou telle que nous n’en avons pas connu depuis longtemps.

Extrait du bulletin de suivi « Optivigne » reçu aujourd’hui :

Au vu de tous ces facteurs, la pression Mildiou est FORTEMENT implantée et aucun relâchement dans la protection ne doit être envisagé. Il est IMPERATIF d’avoir une couverture préventive optimale sur les prochains évènements orageux de ce milieu de semaine, d’autant plus si les précipitations « résiduelles » de la fin de semaine se confirme. Prémonition ou chance ? cette année, nous avions décidé de laisser tous nos fonds enherbés, contrairement à notre habitude de travailler un rang sur deux : l’enherbement assure une bonne portance, ce qui permet le passage d’un tracteur même sur sol mouillé. En cas de sècheresse, par contre, l’herbe concurrence trop la vigne et assèche encore plus les sols.

Nous avons donc pu positionner nos traitements entre deux averses et « assurer une protection optimale ».
Pour l’instant, pas de dégâts apparents sur notre vignoble, mais la partie est loin d’être gagnée…

A signaler également au chapitre viticulture : à part un peu de millerandage sur les cabernets sauvignons, peu de dégâts de coulure et millerandage contrairement à ce que je craignais fin mai.

Mai 272007
 

En ce samedi 26 mai 2007, les cépages merlot et cabernet-franc semblent avoir atteint le stade de la demi-floraison, ce qui classerait 2007 comme un des millésimes les plus précoces jamais observés à ce stade du développement de la vigne.

Le vigneron observe avec attention cette phase de floraison, cruciale pour la récolte à venir. Il y prend beaucoup de plaisir lorsque les conditions sont idéales : temps sec, ensoleillé et plutôt chaud.

C’est tout le contraire qui se produit cette année : nous avons eu un cumul de pluies de 60 mm sur les 4 derniers jours, et les températures ont singulièrement fraîchi (13°C cet après-midi). Il faut donc s’attendre à observer prochainement des phénomènes de coulure et de millerandage.

Pluie et froid risquent de nuire au développement de ces fleurs de vigne : on voit les gouttes d’eau qui maintiennent une ambiance humide. Les capuchons floraux (de couleur marron) restent collés au lieu de tomber et de libérer la fleur. (cliquez sur la photo pour voir plus de détails).

Lorsque tout se passe bien, chaque fleur de vigne donne naissance à un petit grain : c’est la nouaison. Cette petit grain grossira pour donner une baie de raisin, prête à être vendangée une centaine de jours plus tard.

En cas de conditions défavorables, les fleurs peuvent avorter, se dessécher et tomber sans donner de grains, c’est la coulure. Elles peuvent également donner naissance à des grains de taille hétérogène. La grappe aura alors un aspect clairsemé caractéristique, c’est le millerandage.

Ces phénomènes de coulure et de millerandage peuvent engendrer une sévère perte de récolte. Ils ont heureusement été peu fréquents en bordelais au cours des 20 dernières années.

Notre exploitation est plutôt moins exposée que la moyenne :

  • son terroir argileux est moins sensible que les terroirs de graves ou sablonneux,
  • son encépagement fait une belle part aux cabernets, généralement moins touchés que le merlot.

Il faudra attendre quelques semaines pour se faire une idée précise, la vigne est une plante fabuleuse aux réactions peu prévisibles. Elle surprend souvent les spécialistes les plus chevronnées…